Professeurs agressés : des violences à l'école de plus en plus nombreuses ?

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Article rédigé par France 2 - M. Martel, E. Quéno, S. Guillemot, J. Cohen-Olivieri - Édité par l'agence 6Medias
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C'est un nouveau drame qui vise les établissements scolaires en leur coeur. "La violence n'a pas sa place à l'école" a déclaré la ministre Elizabeth Borne qui s'est rendue sur place, dans le Bas-Rhin. Pourtant, des centaines de professeurs sont menacés par des armes chaque année. La violence physique, mais aussi la violence verbale, explosent dans les collèges et les lycées.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Il y a 6 ans, Catherine Gassier-Weill était professeure de mathématiques. Elle a dénoncé 10 incidents qu'elle a subis en quelques mois à son rectorat, compilés dans un document. "Un élève connu comme perturbateur l'a traitée de 'sale pute' dans le couloir de l'établissement. Un élève s'est introduit dans son cours, a refusé de sortir en prenant la classe en otage. Il n'y a eu aucune réaction à tous mes rapports d'incidents", s'alerte la principale concernée. Un jour de février 2019, elle est agressée dans sa classe entre deux cours.

"L'élève qui avait pris la classe en otage l'avant-veille est rentré, il m'a demandé si c'était moi qui avais écrit un rapport sur lui. J'ai dit oui, et 30 secondes après est rentré l'agresseur cagoulé qui s'est approché à un mètre de moi et m'a projeté à bout portant le gaz lacrymogène", ajoute celle qui a quitté l'Éducation nationale depuis.

Des menaces récurrentes contre les professeurs

Combien de professeurs sont agressés chaque année ? Le ministère de l'Éducation ne nous a communiqué aucun chiffre. Mais un rapport sénatorial recense 900 professeurs menacés avec armes en 2018. Le nombre d'incidents augmente en collège et lycée. Plus de 68 000 ont été recensés en 2018-2019, et plus de 90 000 cinq ans plus tard. Des chiffres qui relancent le débat autour des portiques de sécurité ou de la fouille des sacs. Les syndicats, quant à eux, considèrent que la sécurité est avant tout une question de moyens humains.

"On a besoin de plus d'adultes dans les établissements scolaires pour s'occuper des élèves, pour repérer les signaux faibles. Vous savez, des élèves qui ne vont pas bien, dont on voit bien qu'ils sont peut-être pris dans des spirales qui nous échappent. Plus on a d'adultes auprès des élèves pour pouvoir les repérer, plus ça évite le passage à l'acte", appuie Sophie Vénétitay, secrétaire générale du syndicat SNES-FSU. Les syndicats demandent aussi une revalorisation des salaires pour attirer plus d'enseignants et de personnel éducatif.

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